Tutus et entrechats



Parce qu'il n'y a pas d'âge pour les nouvelles expériences, cette année j'ai réalisé, à défaut d'un rêve, au moins une grosse envie depuis quelques années : J'ai commencé la danse classique.

Cela fait 8 ou 10 ans que, après être passée par un grand nombre de danses différentes j'ai eu envie de me lancer dans cette danse qui est l'une des plus codifiée et les plus exigeante corporellement. A l'époque j'ai laissé tomber l'idée en me disant que j'étais bien trop vieille pour réussir quoi que ce soit dans ce domaine. A chaque rentrée, avec un petit pincement au cœur, je me disais qu'on ne pouvait pas tout faire dans la vie.


Et donc maintenant que je suis encore plus vieille, encore plus ronde et encore moins souple, je me suis dis zut, flute, crotte, bordel de merde, moi aussi je veux faire des demipliétenduuuu. Et si je ne suis pas un petit rat de l'opéra tant pis, je serai un gros mulot.


Première étape : Organisation. Ayant trouvé LE cours où je voulais aller, avec LE prof que je voulais avoir j'ai pris LA décision de l'année (voir des 10 ans) : J'ai redis zut, flute, crotte et bordel de merde, et j'ai décidé de fermer mon cabinet à 17h le lundi pour pouvoir être à l'heure (Et, exploit, jusque là je m'y suis tenue). Une fiche plus tard, j'étais inscrite.

Deuxième étape : Anticipation. Dans un tout autre cadre je me suis retrouvée à prendre des cours de danse orientale... en parallèle d'un cours de danse classique adulte débutant. Choc des cultures dans les vestiaires. Nombril à l'air et paillettes aux fesses j'ai vu une première dame enfiler une paire de collants blancs opaques et un justaucorps rose layette. Levage de sourcil, mais après tout chacun vit ses rêves à sa façon. Deuxième dame, deuxième paires de collants, deuxième justaucorps. Troisième dame... et là, tout de même, je me permets un « c'est marrant, vous avez eu la même idée ou vous vous êtes concertées ? ».


Et c'est le moment où je découvre avec horreur que les écoles de classique peuvent imposer un dress code. Oui madame. Un peu comme « une touche de vert » qui foire ta magnifique robe rouge à un mariage. Ou les soirées blanches de monsieur Barclay. Sauf que là ça ne rendait pas du tout aussi glamour que chez Barclay.


A la sortie des vestiaires une dizaines de femme entre 20 et 60 ans attendent contre un mur le début de leur premier cours. Personne ne se connaît mais tout le monde adopte une jolie harmonie dans le « mal à l'aise-tendue ». Et j'ai beau essayer de me concentrer sur autre chose je ne peux pas m’empêcher de les regarder (après tout c'est peut être mon futur). Et surtout de me dire : Quel est l'abrutit qui à jugé nécessaire de les faire s'habiller comme ça ? Qu'on créer un esprit de jesaispasquoi chez des petites en se disant que, peut être, l'une d'entre elle voudra en faire son métier : ok. Qu'on trouve trop chou des minipuces clonées : ok aussi. Mais qu'on se dise : Tiens, je vais demander à des adultes qui ont du ventre, les bras qui tombent et les cuisses qui se touchent de s'habiller comme des gamines de 4 ans, ça me dépasse. J'ai beau les regarder avec compassion et la meilleure volonté du monde, je n'y vois pas un corps de ballet. Elles tiennent plutôt du marshmallow bi-goût tremblotant à l'approche du feu de camps.


En rentrant chez moi, message d'urgence à mon futur prof pour savoir si moi aussi je vais devoir renoncer à toute dignité et ressembler à une quenelle mal cuite tentant de faire des grands jetés. Message retour : « La seule chose obligatoire ce sont les chaussons. Sauf si tu veux vraiment pas en acheter, prends des chaussettes ». La réponse me fait l'effet de deux valium et un atarax réuni.


Grande princesse, je consens aux chaussons. Et malgré un coup d’œil sur internet qui me fait découvrir tout l'univers de la mode de la danse classique, je reste sur un pantalon d'entraînement et un tee shirt que je possède déjà.


Quand je dis que je vieilli...


Et donc me voilà, depuis septembre, sans tutu mais avec beaucoup de bonne volonté, à travailler mes « en dehors », mes frappés et chercher un peu de grâce dans mes mouvements rouillés. Soyons honnête, lorsque je me regarde dans le miroir je pense aux hippopotame de fantasia, pas à maguy marin. Mais à l'arrivée je prends autant de plaisir que je l'imaginais et ne regrette pas une seconde mon choix de cette année. Même que, des fois, j'ai presque l'impression de faire des progrès.


Et si en février je m'y tiens toujours, je dévalise un magasin, mais version mode adulte

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Commentaires: 2
  • #1

    Béa (mercredi, 30 décembre 2015 13:44)

    Coucou, alors, quelles sont les news côté danse... Tu as demandé un tutu rose au père noel...
    autrement, j'ai hâte de lire tes prochains articles...tant je rigole... et j'en fait profiter les autres aussi !!!

  • #2

    Sandra (mercredi, 30 décembre 2015 13:45)

    Hihi !
    C'est marrant parce que j'ai fait de la danse classique quand je fus jeune, j'ai aussi fait de l'équitation, et y a comme une ressemblance dans le psychorigide et le dress-code !